Un de mes amis très chers, proche voisin et complice dans mes explorations culinaires est aussi membre d'une "cohorte médicale". Il y a longtemps, il a participé à des tests pour des médicaments, puis accepté de faire partie d'un groupe de quelques centaines de personnes qui sont suivies sur une très longue durée (plusieurs dizaines d'années selon son cas). Ces cohortes permettent de voir comment évolue la santé, l'espérance de vie, et les membres doivent répondre très régulièrement à de nombreux questionnaires sur leur mode de vie, leur santé, leur alimentation… (internet a sans doute fortement augmenté le nombre et la fréquence des questions).
Il y a quinze jours, nous avons dîné assez sainement, végétarien sinon végétalien, avec en entrée un carpaccio de fenouil aux trois agrumes, en plat principal des pâtes aux carottes à l'orientale (oui, je vous donnerais la recette, je fais souvent des "sauces aux carottes" avec les pâtes), et un dessert de son invention, une sorte de granité au thé fumé et à la chicorée, qui est un vrai délice.
Et c'est là qu'il nous avait appris cette histoire de cohorte, se demandant comment le repas allait rentrer dans les cases du questionnaire.
Eh bien nous avons eu la réponse aujourd'hui : le repas est entré, mais il a déclenché sans doute une alerte, car il a reçu un mail, très poli, sur le thème "on a un peu de mal à vous situer, votre régime ne correspond à aucune cuisine connue, vous faites partie d'un groupe religieux ? Sikh ? Jaïn ?"
Cela nous a bien fait rire, mais cela m'a aussi fait très plaisir, car cela montre à quel point ma cuisine arrive à être ce que je souhaite : vagabonde et savoureuse, un mélange d'influences qui s'harmonisent et se mettent en valeur.



